Souvent confondue avec l’intolérance alimentaire, l’allergie alimentaire mérite d’être bien définie. Les symptômes, les aliments déclencheurs, ainsi que les traitements vous seront dévoilés dans cet article. Mais voyons en premier lieu la différence entre l’allergie alimentaire et l’intolérance alimentaire.
Sommaire
À ne pas confondre avec intolérance alimentaire
Bien que l’allergie alimentaire et l’intolérance alimentaire soient deux phénomènes qui semblent similaires, leur manifestation n’est pas la même.
· L’allergie alimentaire en quelques mots
L’allergie alimentaire est une réaction brutale du système immunitaire face à certains aliments comme le poisson, le lait, l’œuf, etc. Ainsi, les symptômes allergiques surviennent juste après l’ingestion de l’aliment. Se manifestant généralement par des inflammations, l’allergie alimentaire peut provoquer des symptômes cutanés, mais aussi digestifs et respiratoires. Dans les cas les plus graves, elle peut même causer un choc anaphylactique.
· L’intolérance alimentaire
Dans le cas d’une intolérance au lactose ou au gluten, les symptômes apparaissent progressivement sous forme de troubles digestifs, douleurs abdominales ou diarrhées. Pour les personnes présentant une insuffisance de certaines enzymes, la consommation d’aliments riches en histamine ou en tyramine (chocolat, fromage fermenté, poisson…) provoque des symptômes proches de ceux de l’allergie qui n’apparaissent qu’après une accumulation de ces substances dans l’organisme. Il ne s’agit donc pas non plus d’une allergie puisque là encore, la réaction n’est pas immédiate.
Après cette petite précision, focalisons-nous sur notre sujet en commençant par identifier les produits pouvant provoquer l’allergie alimentaire, qui touche 6 % des enfants et plus de 3 % des adultes en Europe.
Les allergènes les plus souvent en cause
Bien que la liste des allergènes soit régulièrement révisée par les chercheurs, certains aliments y figurent constamment.
· Chez l’enfant
Parmi les produits les plus susceptibles de provoquer des allergies chez l’enfant, on peut noter le gluten, le poisson, l’œuf, les fruits à coque, l’arachide, la moutarde et les protéines de lait de vache. Il est à savoir que les protéines de lait de chèvre ou de brebis sont à 85 % similaires à celles du lait de vache. Ainsi, un enfant allergique au lait de vache est généralement allergique au lait de chèvre. Néanmoins, dans 80 % des cas, l’allergie au lait de vache disparait vers l’âge d’un à deux ans. Une allergie à l’œuf guérit d’elle-même vers l’âge de trois ans dans 60 % des cas.
· Chez l’adulte
Une allergie à l’arachide, aux oléagineux, aux poissons et crustacés disparaît beaucoup moins fréquemment chez l’enfant et peut donc continuer jusqu’à l’âge adulte. Comme chez l’enfant, un adulte peut également être allergique au gluten, à la moutarde, ainsi qu’au lait de chèvre et de brebis, mais également au soja et aux produits de la ruche. Dans la catégorie des fruits, on peut noter le kiwi, l’abricot, la prune, la fraise, la poire, la pomme et certains fruits exotiques.
Quels sont les symptômes ?
Une réaction allergique à un aliment se manifeste de diverses manières et peut toucher tous les organes. Les symptômes les plus fréquents restent la dermatite ou de l’urticaire qui touchent la peau. Une allergie alimentaire peut également impacter sur le système digestif par des douleurs abdominales accompagnées de vomissements et parfois de diarrhées. Il n’est pas rare que le patient rencontre des troubles respiratoires comme l’asthme ou des rhinites.
D’autres symptômes comme la pâleur, l’hypotonie généralisée et la léthargie démontrée peuvent être observés lors d’une réaction allergique. Cependant, il arrive que les manifestations ne soient pas localisées, notamment lors d’un choc anaphylactique. On parle ici d’une réaction généralisée augmentant considérablement le risque d’arrêt cardio-respiratoire. Il s’agit donc de la réaction allergique la plus forte. Cette dernière est beaucoup plus fréquente chez l’adulte. Il est d’ailleurs à noter que la manifestation de l’allergie alimentaire n’est pas la même chez l’enfant et chez l’adulte.
· Chez l’enfant
Une des premières manifestations qu’on peut observer chez l’enfant est la dermatite atopique qui concerne 80 % des enfants allergiques. Il s’agit d’un eczéma pouvant être accompagné d’un asthme et de troubles digestifs. Ces manifestations allergiques touchent généralement les enfants génétiquement prédisposés. Il est à savoir que ces réactions allergiques ne menacent pas la survie de l’enfant dans la plupart des cas. Par ailleurs, seulement 4 % des enfants restent allergiques après l’âge de 15 ans.
· Chez l’adulte
Chez l’adulte les manifestations de l’allergie alimentaire peuvent se révéler beaucoup plus graves que chez l’enfant. Outre les réactions cutanées pouvant être sous forme de dermatite et l’asthme, le patient peut ressentir des démangeaisons à l’intérieur de sa bouche (pharynx, gencive, palais). Encore plus sévère, il y a l’œdème de Quincke qui désigne un gonflement impressionnant du visage accompagné de troubles respiratoires. Cette réaction allergique est susceptible d’entraîner un choc anaphylactique pouvant provoquer un arrêt cardiaque. Le risque de décès étant élevé, il est primordial de réagir rapidement.
Nous vous invitons à découvrir dans les lignes qui suivent comment traiter une allergie alimentaire et les réflexes à adopter en cas d’allergies sévères.
Comment traiter ce type d’allergie ?
Il est possible d’atténuer ou de faire disparaitre les effets de l’allergie alimentaire grâce à des médicaments qui sont la plupart du temps des antihistaminiques. Ces derniers sont notamment utilisés pour réduire les symptômes d’urticaire. Pour une conjonctivite allergique, les antihistaminiques vont de pair avec des collyres antiallergiques. Associés à des médicaments par voie locale comme un spray nasal, ils permettent également de calmer la rhinite allergique.
Un bronchodilatateur à effet immédiat est toutefois nécessaire pour atténuer une crise aiguë d’asthme. Il se peut même que le médecin prescrive un traitement de fond. En ce qui concerne l’eczéma atopique, votre médecin peut vous préconiser des corticoïdes d’application cutanée. Des médicaments émollients ayant pour fonction d’adoucir et de ramollir l’épiderme sont nécessaires pour hydrater la peau de façon permanente.
Un choc anaphylactique, quant à lui, est une urgence médicale nécessitant immédiatement une injection intramusculaire d’adrénaline. Cette substance va augmenter le rythme cardiaque et la pression artérielle afin d’éviter l’arrêt du cœur. Les patients à risque doivent ainsi avoir constamment sur eux une dose d’adrénaline auto-injectable. Après l’injection d’adrénaline, une hospitalisation sera nécessaire.
Quelles sont les mesures de prévention ?
Le moyen le plus efficace d’éviter une allergie alimentaire reste le régime d’éviction. Ce régime d’éviction des allergènes est prescrit par votre médecin après avoir effectué un bilan allergologique. Il s’agit d’un régime consistant à éviter de consommer tous les aliments pouvant provoquer des réactions allergiques. Il est donc primordial d’effectuer une lecture détaillée des étiquettes des produits alimentaires que vous achetez afin de vous assurer qu’ils ne comportent pas d’allergènes. La préparation et la prise des repas nécessitent également une organisation particulière que ce soit chez vous, au travail ou au restaurant.
Pensez à solliciter les conseils de votre médecin traitant ou d’une diététicienne pour bien appliquer ces règles. En effet, le non-respect de ce régime alimentaire risque de faire réapparaître les symptômes d’allergie alimentaire. Cela vous évitera également le risque d’une alimentation déséquilibrée.
Des mesures particulières pour un nourrisson allergique au lait de vache ?
Il est à savoir que de 0 à 12 mois, les bébés peuvent être touchés par l’allergie aux protéines du lait de vache. Cependant, comme nous l’avons déjà évoqué, cette allergie alimentaire disparait progressivement de lui-même dans la majorité des cas.
Sachant que le lait maternel ne provoque pas d’allergie chez le nourrisson, si votre enfant est allergique au lait de vache, privilégiez l’allaitement maternel. Vous pouvez néanmoins opter pour des substituts du lait étant donné que certains sont pris en charge par l’Assurance Maladie.
Lors de la diversification alimentaire (entre 4 et 6 mois), veillez à toujours exclure tout aliment pouvant contenir du lait et bien entendu tous les produits laitiers. Vers 9 à 12 mois, vous pouvez tenter de réintroduire du lait de vache ou des produits dérivés dans l’alimentation de votre enfant. Cela devra toutefois se faire avec l’accord de son pédiatre.
Le dernier mot de la rédaction
En plus d’être extrêmement gênante, une allergie alimentaire peut être très dangereuse et mortelle dans les cas les plus graves. Il est donc primordial de traiter votre allergie correctement et pour cela pensez à diagnostiquer la cause. Reposant sur des éléments cliniques et biologiques, le diagnostic consiste en premier lieu à vous interroger minutieusement sur votre alimentation. Des tests cutanés et sanguins sont effectués comme le dosage des IgE ou d’autres marqueurs. Certes, les tests peuvent être complexes et nécessitent beaucoup de patience, néanmoins, ils sont nécessaires pour préserver votre santé et votre bien-être.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/allergie-alimentaire/definition-symptomes-evolution