Les acariens, micro-organismes qui vivent dans la poussière, existent dans la plupart des maisons. Pour certaines personnes, ils sont inoffensifs, mais d’autres en sont allergiques. Ils sont même à l’origine de 45 % des cas d’allergies respiratoires en France. Invisibles à l’œil nu, on vit constamment en leur compagnie sans s’en rendre compte. Les acariens s’entassent souvent dans toutes les zones douillettes de la maison, des tapis aux couvertures, en passant par les moquettes, le matelas et les oreillers. Le problème avec ces organismes microscopiques est qu’ils peuvent engendrer des troubles de la respiration, avec, entre autres, le nez qui coule, mais aussi causer des irritations au niveau des yeux et de la peau. Mais pourquoi génèrent-ils ces effets ? Quels sont les symptômes et mesures à prendre ? Des points que nous allons aborder dans les lignes qui vont suivre. Focus sur l’allergie acariens.
Sommaire
Les acariens : qu’est ce que c’est ?
Souvent associés à l’image d’une minuscule araignée, la plupart des acariens ne sont pas visibles à l’œil nu, car ils ne font que quelques millimètres. Les acariens domestiques dans les poussières mesurent entre 0,2 et 0,4 mm. Ils viennent avec quatre paires de pattes, dont la dernière paire est beaucoup plus imposante. Leur cycle de reproduction peut se dérouler à une vitesse phénoménale lorsque les conditions d’hygrométrie leur sont favorables. Pour ce faire, ces micro-organismes nécessitent un environnement humide de 65 à 80 %, et d’une température comprise entre 20 à 30 °C. Leur cycle de croissance (de l’œuf à l’adulte) est de 25 jours à 25°C, et la plupart d’entre eux vivent entre deux et trois mois, au cours desquels ils effectuent une ou deux pontes comprenant habituellement entre 20 et 40 jours. Par conséquent, ce rythme de reproduction leur permet d’occuper une zone importante dans une maison, car une seule femelle peut pondre environ 80 œufs tout au long de sa durée de vie. Et ils sont également en mesure de se reproduire à une altitude de plus de 1 200 mètres.
Actuellement, on recense plus de 50 000 types d’acariens, où sont répertoriés les espèces domestiques qui sont présentes dans les poussières de la maison, et ceux qui vivent dans les entrepôts et salles de stockage.
S’ils ont tendance à habiter les matelas, draps et oreillers, c’est du fait que ces micro-organismes se nourrissent principalement de squames humaines, et ces éléments dans la maison sont les terrains propices pour en trouver.
Les symptômes qui le définisse
Il faut savoir que ce ne sont pas ces micro organismes qui déclenchent l’allergie acariens, mais leurs cadavres et leurs excréments. Leurs déchets contiennent diverses substances protéiques, appelées « antigènes ». Ce type d’allergie se traduit ainsi par une réaction d’hypersensibilité aux protéines présentes dans les excréments des acariens contenus dans la poussière. Ces protéines pénètrent ensuite par inhalation. Lorsqu’elles sont inhalées, l’organisme initie la synthèse des anticorps. Ces anticorps, lorsqu’ils sont liés à des antigènes, sont le déclencheur de la réaction allergique, provoquant une inflammation et une irritation des voies respiratoires supérieures et inférieures, donnant lieu aux symptômes typiques : rhino conjonctivite (picotements des yeux, larmoiement, écoulement du nez, éternuements récurrents), asthme, irritations cutanées, eczéma, dermatite, peau sèche.
La plupart des types d’allergie acariens se déclenchent au cours des mois d’automne, et se prolongent en hiver. En effet, à cette période de l’année, ces micro-organismes ont besoin de l’humidité et de la température pour proliférer dans l’environnement. Le fait est que c’est aussi durant ces saisons qu’on a l’habitude de chauffer l’intérieur et laisser moins entrer l’air. Par conséquent, l’environnement devient favorable pour leur développement. Il est donc très fréquent qu’au cours de ces mois, les personnes allergiques aux acariens commencent à manifester les premiers symptômes de cette maladie, ou se manifestent plus fréquemment qu’en été ou au printemps.
Il est aussi bon de savoir que la plupart des personnes sujettes à cette allergie sont généralement des individus souffrant de certaines allergies alimentaires (crustacés, certains fruits, etc.).
Les symptômes de l’allergie acariens se présentent de la même manière que ceux d’autres types d’allergies. Il est donc indispensable pour le patient de réaliser un diagnostic pour déterminer si la maladie concerne bien ce type d’allergie, pour ensuite appliquer les mesures qui s’imposent.
Quelles préventions peut-on adopter ?
Il existe plusieurs manières de prévenir l’allergie acariens dans une maison.
- L’utilisation d’un aspirateur ou d’un purificateur d’air à filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air) constitue le premier rempart pour combattre l’invasion d’acariens dans la maison. Ce type de filtre est capable de retenir des particules d’au moins 0,3 micron, bien que certains purificateurs puissent retenir des particules jusqu’à 0,1 micron. De cette manière, la quantité d’acariens et d’autres allergènes présents dans la maison est considérablement réduite. Les moisissures sont également amoindries. Pour ce faire, prenez le temps d’aspirer minutieusement tous les éléments de chaque pièce de votre maison, et ce, de manière régulière.
- L’aération de chaque chambre de la maison est aussi essentielle pour réduire les risques d’allergie acariens, même ne serait-ce que pour une heure par jour. C’est une habitude que vous pouvez aussi adopter au quotidien, notamment lorsque vous venez d’arriver à la maison. Une prévention que vous pouvez aussi envisager tout au long de l’année, peu importe la saison.
- Le nettoyage est une étape clé. Cela commence par votre linge de maison. Draps, matelas, oreillers, rideaux… tous sont concernés. Vous pouvez même utiliser des articles d’encasings tels que les housses anti acariens, qui sont imperméables, pour interdire l’accès à ces micro-organismes sur le linge. La moquette n’est pas une option dans une chambre lorsque vous êtes sujets à l’allergie acariens et que n’avez pas trop de temps à consacrer à son nettoyage, car elle peut devenir un véritable nid d’acariens en seulement quelques jours.
Cependant, que votre sol soit en moquette, en carrelage ou en parquet, un nettoyage régulier, voire minutieux, reste indispensable.
Concernant vos meubles, préférez le nettoyage au chiffon humide, cela vous évitera d’éparpiller les poussières restantes sur la surface. Une tâche que vous pouvez aussi envisager après avoir passé l’aspirateur.
- Pensez aussi à ajuster la température ambiante de chaque chambre entre 18 à 19°C, et l’humidité entre 50 à 60%. Cela consiste à établir un environnement non favorable pour le développement des acariens dans la maison.
Les traitements à envisager
Le premier traitement pour contrôler l’allergie acariens est de l’éviter, dans la mesure du possible. En minimisant votre exposition aux acariens, vous pouvez vous attendre à moins de réactions allergiques ou moins graves. Cependant, il est impossible d’éliminer complètement les acariens de la poussière de l’environnement. Vous aurez peut-être également besoin de médicaments pour contrôler les symptômes.
On peut découvrir de nombreux traitements médicamenteux pour traiter l’allergie acariens. Cependant, ces derniers ne sont pratiqués que pour réduire ou stopper les symptômes, non pas pour éradiquer l’allergie :
- L’usage d’antihistaminiques réduit la production d’antigènes dans le système immunitaire. Ces médicaments soulagent les démangeaisons, les éternuements et l’écoulement nasal. Il existe des antihistaminiques en vente libre, et sont souvent commercialisés sous forme de comprimés, de collyre ou de spray nasal.
- Les corticostéroïdes administrés en spray nasal peuvent réduire l’inflammation et contrôler les symptômes de la rhinite allergique (rhume des foins). Ces derniers fournissent une faible dose de médicaments et présentent un risque d’effets secondaires beaucoup moins important que les corticostéroïdes oraux.
- Les décongestionnants peuvent aussi aider à réduire les tissus enflammés dans les voies nasales et faciliter la respiration par le nez. Certains comprimés contre l’allergie acariens vendus sans ordonnance associent un antihistaminique et un décongestionnant. Cependant, si vous êtes sujet à une hypertension sévère ou à une maladie cardiovasculaire, vous ne devez en aucun cas en prendre, car ces médicaments font augmenter la pression artérielle de façon exponentielle. Demandez à votre allergologue si vous pouvez prendre un décongestionnant en toute sécurité.
Il est aussi envisageable de réaliser une immunothérapie pour le traitement d’allergie acariens domestiques. Cette méthode consiste à entraîner le système immunitaire de sorte qu’il ne soit pas sensible aux allergisants. Cela se fait par le biais d’une série de vaccins contre les allergies, dont la dose augmente progressivement, généralement sur une période de trois à six mois. Les vaccins d’entretien sont nécessaires toutes les quatre semaines pendant trois à cinq ans. L’immunothérapie est généralement utilisée lorsque d’autres traitements simples ne donnent pas satisfaction.
Il faut aussi savoir que les produits anti-acariens ne sont pas tous efficaces, cependant, certains restent très pratiques. On peut noter les acaricides en poudre, en mousse, en liquide ou en aérosol, qui peuvent couvrir une surface plus large et donner un résultat plus satisfaisant. Toutefois, il est préférable de tenir compte des précautions d’emploi pour éviter les effets secondaires que peuvent engendrer ces produits sur la santé.
Sources :
https://www.passionsante.be/index.cfm?fuseaction=art&art_id=22119
https://www.topsante.com/medecine/allergies/allergie-aux-acariens