Les antibiotiques, c’est bien mais pas tout le temps ! Pour traiter les rhumes, les angines ou les cystites, on peut aussi utiliser les huiles essentielles. Nos explications.
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« Les antibiotiques, c’est pas automatique »
En particulier lorsqu’ils sont prescrits pour des affections d’origine virale (rhino-phayngites, grippes, 85 % des angines…). Cette campagne médiatique aura finalement eu raison de nos résistances culturelles.
Selon un rapport de l’Assurance maladie, notre consommation d’antibiotiques a diminué de 16 % entre 2002 et 2020 (de 20,6 % chez les 0-5 ans). Soit plus de six millions de traitements évités sur 80 millions prescrits chaque année. Mais pour bien faire, et selon les experts médicaux, la consommation doit baisser de 25 %.
Les huiles essentielles agissent contre les microbes
Pour y parvenir, il faut donc encore accentuer nos changements d’habitudes : troquer les antibiotiques contre des mesures simples d’hygiène associées à des antipyrétiques (paracétamol), recourir à l’homéopathie, la phytothérapie ou l’aromathérapie.
Cette dernière est particulièrement intéressante. « Les huiles essentielles arrivent habituellement en dernière intention, quand les autres traitements ont échoué. Or, ce sont des médicaments qui ont toute leur place pour traiter la plupart des affections simples, respiratoires et autres », affirme le Dr Jean-Noël Schmitt, médecin spécialisé en phyto-aromathérapie et consultant pour Femmes References.
Utilisées depuis l’Antiquité, on a presque oublié que les huiles essentielles ont une action contre les microbes (virus, bactéries, champignons, parasites). Une action directe, mais aussi, et c’est là qu’elles deviennent intéressantes, indirecte sur le « terrain » : en modifiant le milieu où se développent (et se nourrissent ! ) les agents pathogènes, elles peuvent indirectement les détruire. « Dans le cas de cystites récidivantes, par exemple, le traitement atténue progressivement le nombre des crises et leur intensité », précise le Dr Schmitt.
Chez le Dr Catherine Rossi-Pianel, dentiste, les huiles essentielles font partie intégrante du traitement : les pâtes pour traiter les caries, les solutions bucco- dentaires pour favoriser la cicatrisation après extraction dentaire ou dans le traitement de parodontites sont à base d’huiles essentielles, bio de préférence. « Je les utilise dès que c’est possible, et en accord avec le patient. Non seulement elles ont un fort pouvoir antiseptique, mais également anti- inflammatoire et antalgique : elles soulagent efficacement la douleur. »
En famille, elle privilégie aussi ce mode de traitement. « Je ne prends plus d’antibiotiques depuis des années, et mes enfants n’en ont pas eu besoin jusqu’à présent ! »
Sous quelle forme les prendre ?
La forme traditionnelle de délivrance des huiles essentielles (et la préférée des puristes) est le flacon. La plupart ne peuvent être consommées pures et nécessitent d’être diluées dans du miel, sucre, dispersant spécifique, huile végétale, etc.
Les préparations magistrales (gélules, ovules, suppositoires, pommades…) prescrites par le médecin, elles garantissent la qualité des huiles (qui doit être 100 % naturelle et pure) et une meilleure efficacité du traitement.
Les capsules contenant l’huile essentielle pure peuvent être intéressantes pour les personnes qui ne supportent pas le goût des essences. Mais leur effet est plus ou moins efficace, puisqu’il s’agit de formules de grande consommation.
En diffusion : c’est un moyen simple pour désinfecter l’air ambiant, surtout lors des périodes d’épidémies saisonnières (rhume, grippe, gastro-entérites, otites, etc.).
Les formes suppositoires et huiles de massage sont plus adaptées aux enfants.
Petites recettes qui marchent
Vous avez la grippe ? Versez une à trois gouttes d’origan dans une cuillerée à café de miel. Mélangez à de l’eau tiède ou à une tisane de camomille avec un peu de jus de citron.
Un refroidissement ? Appliquez une goutte d’eucalyptus radiata, une de romarin cinéole et trois de ravensare sur le thorax et dans le dos. Massez en frictions plusieurs fois par jour.
- Prévenir le risque d’infections : dans un micro-diffuseur, versez quelques gouttes d’HE de thym, lavande, eucalyptus radiata, pin sylvestre. Vous pouvez le faire à la maison ou au bureau si l’odeur n’indispose pas vos collègues. Sinon, versez une à trois gouttes sur un mou- choir en coton propre et respirez de temps à autre.
- Cystites : deux gouttes de sarriette des montagnes, tea-tree, santal dans une cuillerée à café d’huile d’olive avant le repas.
- Petites plaies ou brûlures : une goutte pure de lavande directement sur la peau. Ça cicatrise, apaise et évite la surinfection.
- Voyages à l’étranger : pour éviter le risque d’infection intestinale, une goutte d’origan, romarin et basilic sur un peu de mie de pain avant le repas.
- Attention : testez chaque essence au préalable sur le bras, pour voir si vous n’êtes pas allergique.